La revue médicale Prescrire a récemment publié sa nouvelle liste des médicaments présentant des risques pour la santé plus importants que les bénéfices et qui devraient être retirés du marché. Certains de ces médicaments sont pourtant sur le marché depuis des années.
Les médicaments ne sont peut-être pas tous bénéfiques, ni même utiles. C'est ce qui ressort d'un article paru dans la revue "prescrire" et qui dévoile quelques 68 médicaments plus inutiles qu'utiles ou même dangereux.
Ces médicaments qui sont commercialisés en France et partout dans le monde ont été jugés pour leur valeur nettement en deçà des attentes ou moins efficaces et plus risqués qu'un simple placebo.
Les conditions pour catégoriser un médicament comprennent:
- Une balance des bénéfices-risques défavorable ;
- Une efficacité qui n'est pas prouvée au-delà de l'effet placebo et/ou qui expose à des effets indésirables graves.
« Ces médicaments, plus dangereux qu'utiles, n'ont pas de raison valable de rester sur le marché », rapporte la revue indépendante, mais il s'agit vraisemblablement de la pointe de l'iceberg.
Liste des 68 médicaments à écarter:
En cancérologie :
- le catumaxomab (Removab) ;
- le panitumumab (Vectibix) ;
- la trabectédine (Yondelis) ;
- le vandétanib (Caprelsa) ;
- la vinflunine (Javlor).
En cardiologie :
- l'aliskirène (Rasilez) ;
- le fénofibrate (Lipanthyl ou autre) ;
- le bézafibrate (Befizal) ;
- le ciprofibrate (Lipanor ou autre) ;
- l'ivabradine (Procoralan) ;
- le nicorandil (Adancor ou autre).
En dermatologie et allergologie :
- le tacrolimus dermique (Protopic) ;
- la méquitazine (Primalan) ;
- la prométhazine injectable (Phénergan).
En diabétologie-nutrition :
- la linagliptine (Trajenta et associée avec la metformine dans Jentadueto) ;
- la saxagliptine (Onglyza et associée avec la metformine dans Komboglyze),
- la sitagliptine (Januvia, Xelevia, et associée avec la metformine dans Janumet, Velmetia) ;
- la vildagliptine (Galvus, et associée avec la metformine dans Eucreas) ;
- l'orlistat (Xenical ou autre).
En rhumatologie et douleur :
- le célécoxib (Celebrex) ;
- l'étoricoxib (Arcoxia) ;
- le parécoxib (Dynastat) ;
- la floctafénine (Idarac) ;
- le kétoprofène en gel (Ketum) ;
- le piroxicam (Feldène ou autre).
Ostéoporose :
- le dénosumab (Prolia) ;
- le strontium ranélate (Protelos).
Arthrose :
- la diacéréine (Art 50° ou autre) ;
- la glucosamine (Voltaflex° ou autre).
Rhumatologie :
- le méthocarbamol (Lumirelax) ;
- le thiocolchicoside (Coltramyl ou autre) ;
- la quinine (Hexaquine, Okimus, Quinine vitamine C Grand) ;
- la spécialité Colchimax° (colchicine + poudre d'opium + tiémonium) en raison de la présence de la poudre d'opium ;
- l'association dexaméthasone + salicylamide + salicylate d'hydroxyéthyle (Percutalgine) ;
- l'association prednisolone + salicylate de dipropylène glycol (Cortisal).
En gastro-entérologie :
- la dompéridone (Motilium ou autre) ;
- le dropéridol (Droleptan) ;
- le prucalopride (Resolor).
En gynéco-endocrinologie :
En hématologie :
- le fer dextran (Ferrisat).
En infectiologie :
- la moxifloxacine (Izilox) ;
- la télithromycine (Ketek).
En neurologie, maladie d'Alzheimer :
- le donépézil (Aricept ou autre) ;
- la galantamine (Reminyl ou autre) ;
- la rivastigmine (Exelon ou autre) ;
- la mémantine (Ebixa ou autre).
Divers :
- La flunarizine (Sibelium) ;
- l'oxétorone (Nocertone) ;
- la tolcapone (Tasmar).
En pneumologie-ORL : Tous les médicaments suivant exposent à des troubles cardiovasculaires graves voire mortels.
- l'éphédrine ;
- la naphazoline ;
- l'oxymétazoline ;
- la pseudoéphédrine ;
- le tuaminoheptane.
En pneumologie-ORL :
- L'omalizumab (Xolair) ;
- la pholcodine ;
- la pirfénidone (Esbriet) ;
- le tixocortol (associé avec la chlorhexidine dans Thiovalone).
En psychiatrie. Antidépresseurs :
- l'agomélatine (Valdoxan) ;
- la duloxétine (Cymbalta) ;
- le milnacipran (Ixel ou autre) ;
- la tianeptine (Stablon).
Autres psychotropes :
- l'asénapine (Sycrest) ;
- la dapoxétine (Priligy) ;
- l'étifoxine (Stresam).
Sevrage tabagique :
- la bupropione (Zyban) ;
- la varénicline (Champix).
Voilà 68 médicaments qui ne devraient pas être sur le marché, mais qui pourtant poursuivent leur cheminement comme si de rien n'était. Comment est-ce possible?
Et bien, laissons BIG PHARMA s'exprimer...
« Il est indéniable que nous essayons de nous concentrer sur les gros marchés - maladies cardio-vasculaires, métaboliques, infectieuses, etc. Mais c'est que nous sommes une industrie dans un environnement compétitif - nous avons un engagement à produire des résultats pour les actionnaires. [...] L'industrie pharmaceutique n'a jamais été philanthropique. Elle a toujours développé des produits en vue d'avoir un retour sur investissement »(1)
Voilà qui en dit beaucoup...
1) Il s'agit d'une citation d'un porte-parole de la compagnie Avantis dans le New-York Times. Son nom n'est pas donné. Tiré de: Borch-Jacobsen, Mikkel; La vérité sur les médicaments; Éditions des Arènes, Paris, 2013; 520p.