(Extrait de Dites non à la douleur : l’approche naturelle, par Gisèle Frenette, Édimag 2004)
Un nombre important d’études démontrent qu’une consommation excessive de sucre est liée directement ou indirectement à plusieurs troubles de santé. Malheureusement, cette substance à saveur si douce nuit à la santé, et à un tel point qu’on la compare souvent à une drogue légale, de part sa capacité à créer l’accoutumance. Le sucre affaiblit le système immunitaire et prédispose les gens aux infections et aux allergies. Il agit comme immunosuppresseur; la consommation de sucre inhibe la réponse immunitaire du corps pour les 6 à 8 heures qui suivent, laissant le corps avec peu de défense contre les agents pathogènes. Si on considère que le sucre fait partie de chaque repas et collation d’une grande partie de la population, on comprend vite que ces cellules immunes assoupies seront peu efficaces à combattre les agressions virales, parasitaires, bactériennes, et encore moins celles des cellules cancéreuses.
Le sucre stimule l’appétit et par ce fait, encourage les excès de table et l’obésité. Lorsque l’on consomme du sucre, le pancréas s’active à produire et à libérer plus d’insuline. Une hyperstimulation répétée du pancréas épuise cette glande importante et peut conduire à l’hypoglycémie. Les glandes surrénales, aussi considérées comme les glandes anti-stress du corps, seront vite affligées et fatiguées, ce qui mènera à d’autres symptômes désagréables dont la fatigue chronique. Le sucre a une grande part de responsabilité dans un nombre étonnant de conditions de santé bien documentées, notamment, l’augmentation du risque de certains cancers, l’élévation du taux de triglycérides, la diminution de la production d’anticorps, la prolifération du Candida albicans, l’hypertension, l’insuffisance rénale et les maladies gastro-intestinales.
On estime que les Nord-Américains consomment en moyenne 59 kilogrammes de sucre chaque année (130 livres). Ceci n’est guère étonnant quand on calcule qu’une cannette de 12 onces de boisson gazeuse en contient de 8 à 12 cuillérées à thé, alors qu’une cuillérée à table de ketchup en compte une cuillérée à thé. Le sucre se cache partout, étant un élément peu coûteux avec un goût de « revenez-y »; on le retrouve même dans des ingrédients pourtant peu sucrés au goût tels la mayonnaise, le beurre d’arachide, le sel, les plats surgelés et les sauces. On doit aussi mentionner la farine blanche, qui même si elle n’est pas un sucre, se convertit rapidement en sucre simple dans le corps; par exemple, une tranche de pain blanc égale environ une cuillérée à thé de sucre. Le sucre assume plusieurs appelations tels que dextrose, fructose, glucose, maltose, sucrose, sirop de maïs, sirop de riz et malt d’orge. Dans son état naturel, la canne à sucre fournit des vitamines B et des minéraux, incluant le chrome, mais le processus de raffinage du sucre détruit les oligoéléments et les enzymes. Lorsque l’on mange du sucre dit « raffiné », le corps doit puiser dans ses réserves de calcium, magnésium, phosphore, chrome, zinc, manganèse, cuivre et cobalt pour le métaboliser. Cette situation peut éventuellement mener à une carence en minéraux dans l’organisme et à un déséquilibre biochimique. Les rages de sucre peuvent être contrôlées en ajoutant à votre diète des suppléments de vitamines B (surtout B5, B6), vitamine C, chrome, magnésium, manganèse et zinc.
Dans son livre Lick the sugar habit, Nancy Appleton énumère 124 façons par lesquelles le sucre peut ruiner votre santé. Elle cite plusieurs conditions inflammatoires et douloureuses auxquelles le sucre semble contribuer : l’acidification du tractus digestif, l’augmentation du risque d’ulcères duodénal et gastrique, de la maladie de Crohn et de la colite ulcéreuse, l’arthrite, l’asthme, les calculs biliaires et rénaux, l’appendicite, la sclérose en plaques, les hémorroïdes, le diabète, l’athérosclérose, la maladie de Parkinson et d’Alzheimer, les maux de tête et les migraines, la dépression, la goutte, et les troubles prémenstruels. Comme il est reconnu que les maladies dégénératives prennent plusieurs années à se créer dans le corps, l’élimination du sucre raffiné de la diète pourrait être un pas important vers la prévention du processus de dégénérescence.